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Gwada c'est la banane
Après avoir crapahuté autour du Grand Etang, un combo de poulet plus tard, nous allons visiter la Plantation Grand Café à Capesterre Belle-Eau. C'est au sud est de Basse Terre. Il y a longtemps que les bananiers ont remplacé les caféiers en Guadeloupe. La visite de la plantation est payante, mais on repart avec une banane et dégustation de jus de banane et de café. On nous prévient que le guide est bavard et que pour la fin de la visite il ne faut pas être pressé.
L'accueil se fait au sein d'un parc tropical avec anciennes maisons coloniales. On dirait le sud. Le temps dure longtemps. Et toujours en été. Je m'égare.
La visite commence par un cours sur la banane et ses bienfaits.
le guide, un responsable de la plantation, explique que le bananier n'est pas un arbre mais une herbe géante. En neuf mois la la tige sort de terre et fait une fleur avant de mourir. Mourir pas tout à fait car comme toute herbe, elle est pérenne. Une tige sort du sol par multiplication végétative et le cycle recommence. De ce fait et compte tenu de la chaleur constante la production bananière est permanente.
Puis vient les bénéfices de manger des bananes et en particulier des bananes vertes. Elle est bonne contre la dépression en favorisant la production de sérotonine ou du moins on est plus détendu; riche en potassium elle est bonne pour la concentration et le stress; la vitamine B permet d'être plus cool man (notre guide qui visiblement ne mange que cela en est un bon exemple); beaucoup de fer, elle contient; avec la banane finit les brulures intestinales; excellente contre les maladies cardio-vasculaires; efficace contre la gueule de bois; diminue le risque de cancer colorectal sans parler de son action anti-hémorroïde. Quant à la peau, elle est très efficace contre les irritations et les brulures type coup de soleil et en cas de crise d'asthme gratter l'intérieur de la peau et ingérez la. Bref, j'ai remplacé mon armoire à pharmacie par une coupe de fruits.
Les banane sont cueillies vertes et partent toutes les semaines en bateau vers la métropole pour un voyage d'une quinzaine de jour à basse température pour que le murissement ne se déclenche pas. Le déclenchement du murissement (et non le murissement) est provoqué par un gaz l'éthylène et la température. L'éthylène ? Un gaz naturellement produit par les pommes, même si les murisseries ne servent évidemment pas de pommes. Mais ici pour la consommation courante quelques pommes dans le carton de bananes et le tour est joué.
La visite se poursuit dans une remorque derrière le tracteur à travers l'exploitation où trente mille bananiers nous contemplent. Notre guide est très complet dans ses explications. Le discours est clairement orienté pour redorer l'image de la banane. Dans les années 80, les Antilles utilisaient la chlordécone; pesticide très dangereux qui a pollué les terres sur un long terme, même si on ne retrouvait pas la molécules dans les bananes. D'autres pesticides ont été utilisés par épandage aérien. Notre guide nous explique que la filière s'est engagé dans un processus d'abord d'agriculture raisonnée et d'aller vers le bio. Les épandages aériens sont interdits partout en France et les pesticides ont été réduits de 50% en moins de 10 ans. Les solutions sont les pièges à charançon, des plans obtenus par hybridation naturelle au sein de l'Inra résistants aux champignons, l'usage de la jachère, l'usage de plantes fourragères pour l'apport en azote, l'usage de prédateurs naturels. Les sacs en plastique sur les régimes sont destinés à protéger les fruits des rats, oiseaux et insectes.
La visite très intéressante, se termine à la nuit (18h sous ces latitudes).
Gwada banana. Mangez des bananes
Tags : france, guadeloupe, banane, capesterre
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